mercredi 14 mars 2012

Soleil sur Stonehenge par Gérald S. Hawkins


Un extrait de Soleil sur Stonehenge par l'astrophysicien Gérald S. Hawkins, Éditions Copernic, 1977.

Nous décidâmes donc de passer aux corps célestes les plus évidents, et qui jouaient un rôle de divinités aux temps préhistoriques, le soleil et la lune. Les résultats furent extraordinaires. Les déclinaisons correspondaient de très près et avec une grande fréquence à des positions extrêmes du soleil – mais cela je m'y attendais – et de la lune – ce que je n'avais pas soupçonné. Ces alignements que nous avions repérés correspondaient, ou semblaient correspondre, aux déclinaisons des deux objets les plus remarquables du ciel. J'ajoute « semblaient », car à ce stade nous utilisons un programme de recherche préliminaire d'une relative précision céleste. Les alignements de pierres et les déclinaisons qu'ils avaient permis de calculer étaient aussi précis que le permettait la carte utilisée au départ, et nous n'avions pas de positions parfaitement précises du soleil et de la lune à l'époque de Stonehenge. Nous devions nous contenter d'approximation imparfaites, et pour vérifier des corrélations apparentes, il nous fallait les positions extrêmes précises du soleil et de la lune, 1500 ans avant notre ère. Nous avons alors introduit dans l'ordinateur les déclinaisons extrêmes actuelles du soleil et de la lune, pour savoir ce qu'elles étaient 1500 ans avant notre ère. Nous ajoutâmes au programme le calcul des directions de levers et de couchers du soleil et de la lune. Ignorant ce que les hommes de Stonehenge avaient pu choisir, il fallut choisir trois définitions :
1. apparition du soleil;
2. le disque solaire apparaît à moitié, selon son diamètre au-dessus de l'horizon;
3. la circonférence complète tangente à l'horizon.
Il existe encore 1° de différence entre 1 et 3. Ce n'est pas énorme, bien sûr, mais je voulais déterminer avec autant de précisions que possible ce que les hommes de Stonehenge avaient exactement choisis comme définition. Mais parlons maintenant de la lune. Nous avons vu que le soleil se déplace d'une position maximum au Nord en été, avec une déclinaison de +23°5, correspondant à -23°5 au Sud en hiver. Pour la pleine lune, c'est exactement le mouvement inverse. Et son mouvement relatif est plus compliqué que celui du soleil. Ce mouvement comporte deux maxima au nord et au sud. Dans un cycle de 18 années 220 jours, elle varie de sorte que ses déclinaisons nord et sud varient de 29° à 19° pour revenir à 29°. Il y a ainsi deux extrêmes, 29° et 19 °, nord et sud. Ce mouvement pendulaire relatif est composé par les effets combiné de l'inclinaison et de la précession de l'orbite, et ce n'est pas un phénomène facile à préciser en quelques mots. Même un astronome éprouve une certaine difficulté à voir clairement ce que cela représente. Contentons-nous de savoir que la lune à deux positions extrêmes contre une pour le soleil.
Il ne fallut à notre machine – l'ordinateur- que quelques secondes pour déterminer la position du soleil et de la lune en 1500 avant notre ère. Les déclinaisons étaient +29°0 et 18°7 pour la lune.
Un rapide examen montra que ces déclinaisons correspondaient de très près à celles déterminées par les alignements de Stonehenge.
Nous avons très soigneusement comparés ces chiffres. Aucun doute. Ces alignements bien connus et souvent reproduits avaient bien un rapport avec le soleil et la lune.
Bien sur, je m'attendais à une certaine relation entre Stonehenge et le soleil. Je ne m'attendais cependant pas à une liaison aussi précise et complète. Et je ne m'attendais pas non plus à ce que la liaison avec la lune fût également aussi complète.
À moins d'un degrés près, 12 des alignements de Stonehenge indiquaient selon les résultats de l'ordinateur, une position extrême du soleil. Et avec une précision d'un degré et demi, 12 de ces alignements montraient des positions extrêmes de la lune.
On voit qu'aucune position importante de Stonehenge n'échappe à cette règle : toutes font référence au soleil et à la lune. Ces positions indiquent souvent des alignements supplémentaires. Parmi les 12 points indiquant uniquement le lever et le coucher du soleil et de la lune, deux seulement – le coucher de la lune au solstice d'été à -29° et -19°- y échappent. (Les pierres qui compléteraient ces alignements devraient, par symétrie, se trouver près du trou d'Aubrey 28, mais cette zone au-delà du fossé, n'a pas encore été complètement explorée.)

Gérald S. Hawkins, Soleil sur Stonehenge, Éditions Copernic, 1977.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.